Légende ou vérité

Une tenace tradition locale fait du château de Belin le lieu de naissance d’Aliénor d’Aquitaine.

Une chose est certaine Aliénor accorda une charte au belinois dont un extrait est ici reproduit. Sous l’ancien régime les belinois surveillaient jalousement l’application de cette charte particulièrement bienveillante à leur égard.

 Aliénor, par la grâce de Dieu, regina Dangleterre, duchesse de Guiana et de Normandie, à la supplicaon et requesta deus habitans et estatiants (estatjantz) de Belin et de tota la jurisdiction daquera. Aven donat et autreyat et confirmat lo leur privilège que nostre prédécesseurs an accoustuman de donnar et confirmar ; c’est assavoir : que les dicts habitans et estatiants deu loc et jurisdiction de belin sont francz et libéraux de totas questas, tailhas, manobres, de totas servitutz et subside ne a aucune exception nuguna (sen deguna exception d’origine). Et aussi los autreyons et voulons dorsenavant que sian perpetuaulement per tot temps franqz et libéraux, cum a franqz et libéraux (apparten). Et aussi los autreyons et voulons dorsenavant que sian perpetuaulement per tot temps franqz et libéraux, cum a franqz et libéraux (apparten). Et aussi le volons qu’il soit feyt et autreyat et los autreyons et los autreyons par ces présentes donnons et octroyons payant au rey ou à sous que ledict château et seigneurie tiendra et gouvernera pour le roi nostre sire …

En voici la traduction :

Aliénor, par la grâce de Dieu, reine d’Angleterre, duchesse de Guyenne, vu la supplique et requête des habitants du lieu et de toute la juridiction de Belin , avons donné, octroyé et confirmé en leur faveur les privilèges que nos prédécesseurs leur ont, plusieurs fois déjà, donés et confirmés ; c’est à savoir : que les dits habitants sont exempts et déchargés de toutes taxes, tailles, corvées, de toutes subsides et servitudes, sans aucune exception quelle qu’en soit l’origine. Nous voulons donc, et nous leur octroyons que dorénavant ils jouissent à perpétuité, en tout temps, des franchises et libertés propres aux hommes libres. Et de plus, voulant qu’il en soit ainsi fait et octroyé, nous leur donnons et octroyons ces franchises à condition qu’ils paient au roi ou à celui qui possédera et gouvernera lesdits château et seigneurie, pour le roi notre sire…

 

La fin de ce document n’est malheureusement pas connue, elle devait contenir les conditions imposées aux habitants de Belin en compensation des franchises consenties par leur reine.

Par contre, une autre charte concernant Belin mentionne de telles conditions, il s’agit de la charte que Philippe Le Bel donna aux belinois le 9 mai 1302 à PARIS. Elle correspond à l’occupation de la Guyenne et prévoit que contre une redevance de 11 livres bordelaises, 6 deniers par an, payable le jour de Noël les habitants de Belin pourront faire pacager leurs bêtes petites et grandes et les conduire dans tous les bois, forets et vacants de la juridiction et seigneurie.

Ces franchises, importantes pour les villageois, furent confirmées le long des siècles soit par les rois d’Angleterre, soit par les rois de France : Jean sans Terre le 10 mars 1302, Edouard 1er le 9 mai 1302, Louis XI, Charles son frére en 1470, Louis XII en janvier 1511, Charles IX en mars 1565, Henri IV en octobre 1597et juin 1601 et enfin Louis XIV le 18 octobre 1643.

 

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